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La dysphagie, ou trouble de la déglutition, est une difficulté ou une incapacité à avaler. La personne éprouve des difficultés à faire passer des liquides (salive, eau ou breuvages) ou des solides (aliments ou médicaments) de la bouche vers l’estomac.
Les difficultés chez une personne dysphagique peuvent survenir à l’une des quatre étapes de la déglutition et varient d’une personne à l’autre. Plusieurs signes et symptômes sont à surveiller.
Signes à surveiller pendant la déglutition
Signes généraux
Autres signes à surveiller
Différentes causes peuvent expliquer la dysphagie. Découvrez les plus fréquentes et quelques exemples.
Le vieillissement normal peut entrainer des difficultés sur le plan de la déglutition chez environ une personne sur trois. C’est ce qu’on appelle la presbyphagie. Comme pour d’autres fonctions du corps humain, la fonction de déglutition s’affaiblit avec l’âge. La prévalence de dysphagie augmente à une personne sur deux lorsque la personne aînée est en centre d’hébergement.
La dysphagie peut aussi survenir à tout âge et être causée par :
« Saviez-vous qu’environ 40 % des personnes survivantes d’un AVC éprouvent des difficultés à avaler ? »
La dysphagie peut entrainer des conséquences importantes dans la vie d’une personne, notamment :
Puisque la parole et la déglutition utilisent des muscles, des structures et des voies neuronales similaires, l’orthophoniste est en mesure d’évaluer et d’intervenir pour favoriser une récupération ou une compensation des déficits observés. Grâce à ses connaissances relatives aux mécanismes impliqués dans la parole, la voix, la respiration et la déglutition, l’orthophoniste peut aider à prévenir l’apparition des difficultés à avaler ou à en ralentir la détérioration. Les interventions de l’orthophoniste en dysphagie visent à permettre aux personnes dysphagiques de maintenir le plaisir de manger en sécurité.
L’orthophoniste :
Ces considérations influencent le pronostic d’amélioration de la déglutition. Elles améliorent aussi les stratégies d’intervention et de rééducation adaptées à la personne dysphagique ou à risque de l’être.
Il arrive qu’à la naissance, dû à des conditions néonatales ou médicales particulières, un bébé rencontre des difficultés à téter et à bien s’alimenter. Avec l’équipe de soins, l'orthophoniste contribue à l’évaluation et à l’intervention pour permettre le développement optimal d’habiletés orales motrices absentes, immatures ou perturbées chez l’enfant en visant une déglutition sécuritaire et une bonne santé respiratoire. Tout en intégrant les parents aux interventions, l’orthophoniste prend en charge le volet communication et le développement de la parole, en lien avec les atteintes ou immaturités notées.
Avant le rendez-vous pour une évaluation
Noter les symptômes ressentis ou les signes perçus par la personne qui accompagne permet de bien se préparer à la rencontre d’évaluation. Les questions suivantes pourraient être posées :
Pendant l’évaluation
En prenant en considération les signes et symptômes rapportés par la personne qui consulte, l’orthophoniste seule ou seul, ou en collaboration avec une ou un médecin ou d’autres professionnelles et professionnels de la santé, répond à un mandat diagnostique afin de déterminer la présence ou non d’une dysphagie. L’évaluation portera sur :
Voici les étapes habituelles d’une évaluation de la dysphagie.
Des manœuvres, exercices ou techniques de déglutition pourront déjà être tentés au cours de l’évaluation pour mettre en place rapidement des stratégies aidantes pour la personne qui consulte.
Selon la cause de la dysphagie, la condition et les particularités de la personne qui consulte, l’orthophoniste, en collaboration avec les membres de l’équipe professionnelle, pourra proposer des exercices ou des stratégies compensatoires. Ceux-ci auront pour objectif d’améliorer, de faciliter et de sécuriser la déglutition, en plus de visualiser et d’expliquer les mécanismes impliqués.
Dans certains cas, des médicaments pourront aider la gestion de la salive ou certaines problématiques au niveau de l’œsophage. Une consultation médicale est alors requise.
Dans tous les cas, l’opinion de la personne qui consulte et celles de ses proches seront prises en compte. Il est essentiel que la personne exprime son point de vue, discute et comprenne bien les modifications proposées afin de les intégrer dans son quotidien. L’orthophoniste pourra suggérer des exercices ou des adaptations. L’important est de trouver un équilibre entre les préférences et l’autonomie de la personne, la gestion du risque associée à la dysphagie et le plaisir de manger et de partager un repas.
Voici quelques exemples de stratégies qui pourront être proposées.
Des modifications comportementales
Des modifications environnementales
Des modifications posturales
Des techniques pour avaler différemment
Des modifications de texture et consistance
Pour toute personne à risque ou présentant une dysphagie, une bonne santé buccodentaire et une hygiène buccale quotidienne contribuent au confort ainsi qu’à la diminution des risques de complications pulmonaires.
Au Québec, en plus des orthophonistes, les nutritionnistes et les ergothérapeutes réalisent également des évaluations auprès de la clientèle dysphagique. Les orthophonistes travaillent en étroite collaboration avec ces professionnelles et professionnels ainsi qu’avec le personnel de la santé et de la réadaptation (ex. : éducatrices, éducateurs, infirmières, infirmiers, infirmières et infirmiers auxiliaires, inhalothérapeutes, médecins, physiothérapeutes, préposées et préposés aux bénéficiaires, travailleuses sociales et travailleurs sociaux, etc.). Ces différentes collaborations permettent d’obtenir un portrait global de la situation de la personne et d’offrir les meilleurs soins et services, peu importe le milieu où ils sont offerts.
Si vous avez des questions ou des inquiétudes relatives à la dysphagie, n’hésitez pas à en discuter avec votre médecin ou avec une professionnelle ou un professionnel de la santé. Une consultation en orthophonie est également possible au Québec dans les CISSS et CIUSSS ou en cabinets privés.