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Les enfants ont besoin de nombreuses interactions humaines de qualité chaque jour pour développer leur langage. Ces interactions prennent tout leur sens lorsqu'elles se déroulent avec de vraies personnes, en temps réel, et dans des environnements réels, en manipulant des objets concrets. Au même moment, dans notre monde numérique, le temps d’écran prend une place incontournable dans le quotidien des adultes et des enfants, bousculant parfois ces interactions essentielles.
Pour concilier ces deux réalités, voici trois grandes questions à se poser.
Voici quelques questions importantes sur l’usage des écrans, tant pour les adultes que pour les enfants.
Est-ce que l'utilisation des écrans vise à :
Celle-ci se produit lorsque la relation entre parent et enfant est interrompue, même brièvement, par la présence d’un écran.
La technoférence peut se manifester par une diminution de l’encadrement, de l’attention conjointe (ex. : porter son attention sur le même objet que l’enfant et interagir à propos de l’objet) et des instructions verbales ou non verbales.
Source : Rapport 2024 sur les écrans de l’Observatoire des tout-petits.
Une trop grande utilisation des écrans par les adultes qui entourent l'enfant peut affecter à la baisse le développement du langage. Elles et ils peuvent :
Aussi, en minimisant la technoférence parentale ainsi que celle de l’entourage, l’adulte offre à l’enfant des modèles d’utilisation souhaitée des écrans dans la famille.
Chez les enfants de moins de 2 ans, le fait de passer du temps devant un écran nuit au développement de leur langage expressif, c’est-à-dire leur capacité à s’exprimer et à utiliser adéquatement les mots. Particulièrement chez les enfants de 3 ans et moins, les écrans réduisent les échanges verbaux entre les parents et l’enfant et peuvent ainsi nuire au développement du langage chez les tout-petits.
Plus le temps passé devant les écrans est élevé, plus l’enfant aurait de la difficulté à saisir les règles associées au contexte de la communication, comme attendre son tour pour parler ou interpréter les intentions de la personne qui parle.
L'utilisation régulière des écrans pour calmer ou distraire un enfant (au restaurant, en voiture, à l'épicerie, etc.) peut avoir un impact négatif sur sa capacité à réguler ses émotions. Bien que cette stratégie puisse être efficace à court terme pour calmer l’enfant, elle ne permet pas au tout-petit de développer des moyens efficaces et sains pour s'apaiser.
Le temps d’écran désigne le temps passé sur n’importe quel écran, y compris la télévision, les ordinateurs, les jeux vidéo et les appareils mobiles, comme les téléphones intelligents ou les tablettes.
Voici quelques balises pour mieux s’y retrouver. Ces informations proviennent de la Société canadienne de pédiatrie et de l’Observatoire des tout-petits.
Pour les moins de 2 ans – On évite
Les courts appels vidéo pour bavarder avec des personnes significatives, comme les membres de la famille, sont des exceptions, car ils permettent de solidifier les relations.
Pour les 2 à 5 ans – On limite à 1 heure par jour
Les jeunes enfants commencent à comprendre le contenu télévisuel vers trois ans, tout en éprouvant encore de la difficulté à transférer ce qu’ils observent de l’écran à la réalité.
Ceux-ci ne retirent pas toujours d’apprentissage efficace des médias sur écran.
Cependant, les jeunes enfants apprennent intensivement lors des échanges aller-retour avec leurs parents et leurs proches.
À cet âge, les habitudes liées à l’usage des écrans sont plus faciles à ajuster que plus tard dans la vie. Il revient aux adultes qui entourent l’enfant de guider et d’encadrer leur usage.
Pour les 6 à 12 ans – 2 heures par jour pour les activités de loisir
Pour ce groupe d’âge, la notion de temps dépend :
L’encadrement parental doit donc être réalisé en fonction de ces critères. Tout particulièrement pour les plus jeunes, le contenu devrait être à caractère éducatif. L’utilisation des écrans devrait se faire dans les aires communes, où les adultes peuvent en superviser le contenu, plutôt que dans la chambre, par exemple.
Des conséquences négatives sur la vision, le sommeil, les capacités d’apprentissage et les habitudes de vie ont notamment été recensées chez les 6 à 12 ans.
Pour les 13 à 19 ans – Pas de durée précise
Pour cette tranche d’âge, il faut également considérer les contenus, les contextes et les caractéristiques de la ou du jeune.
Les organismes canadiens qui s’étaient positionnés sur la question ne suggèrent plus de durée précise, mais bien une analyse de la situation en fonction :
L’encadrement parental peut être réalisé en fonction de ces critères.
Des conséquences négatives sur la vision, le sommeil, les capacités d’apprentissage et les habitudes de vie ont notamment été recensées pour cette tranche d’âge. D’autres retombées négatives sur la santé psychologique (anxiété liée à l’image corporelle, sentiments dépressifs, troubles de conduite ou émotionnels) ont aussi été relevées.
Avec les écrans, veiller à la qualité des contenus et participer.
Sans les écrans, orienter vers des jeux diversifiés tout en laissant de la place à l’ennui créatif.
Choisir des contenus de qualité favorisant un engagement actif et interactif de l’enfant plutôt que passif et solitaire.
Exemples de bons contenus
Exemples de moins bons contenus
À savoir : l'industrie des applications et des jeux vidéo ne dispose pas encore de réglementation spécifique pour guider les parents dans le choix de contenus numériques sains et sécuritaires. Il incombe donc aux parents et à leur entourage de faire preuve de vigilance afin d'orienter les enfants vers des contenus de qualité, adaptés et sans risques.
Participer, regarder ou co-visionner les contenus avec l’enfant permet d’en tirer une valeur ajoutée.
Astuces pour profiter de l'usage des écrans
Il est essentiel de diversifier les jeux. Les enfants développent leur langage en s’engageant dans une variété d’activités qui stimulent toutes les sphères de leur développement.
Idées d'activités variées
Jouer et bouger
Danser, chanter et écouter de la musique
Parler avec des livres
Bricoler et dessiner
Participer à des tâches de la maison
Faire des jeux de rôles
Expérimenter et résoudre des problèmes
Sans les écrans, il est bénéfique pour l’enfant d’avoir du temps pour vagabonder à ses pensées, réfléchir par lui-même et même ressentir l’ennui de temps en temps.
Pourquoi ? Pour stimuler :
De plus, laisser un enfant réfléchir par lui-même et se perdre dans ses pensées peut stimuler des idées pour initier ou poursuivre de nouveaux sujets de conversation !
Astuces pour profiter du temps sans écran
C’est la qualité et la quantité d’interactions quotidiennes avec d’autres êtres humains qui sont déterminantes pour l’apprentissage du langage. Les adultes jouent un rôle crucial au soutien du développement langagier des enfants. Les échanges aller-retour avec l’enfant permettent de mettre des mots sur les émotions vécues et sur l’ensemble de ses expériences. Plus le temps passé devant les écrans est élevé, plus ces opportunités sont réduites.
En raison de leur présence partout, l’usage judicieux des écrans devient une responsabilité partagée entre les parents, leur entourage, les personnes œuvrant dans les services préscolaires et scolaires, le réseau de la santé et des services sociaux, ainsi que les décideurs publics. Les entreprises technologiques doivent aussi se sentir concernées.
Chaque enfant grandit et communique à son propre rythme. Dès sa naissance, l’enfant découvre le plaisir de communiquer et utilise sa compréhension des interactions sociales pour développer son langage. Les interactions parents-enfants sont donc essentielles au développement de la communication.