Faire face à des difficultés d'apprentissage ou vivre avec un trouble d'apprentissage, quelle est la différence ?

Tout au long de sa vie, une personne peut rencontrer des difficultés à apprendre de nouvelles compétences, sans pour autant que ce soit un trouble d'apprentissage.

C’est par sa persistance dans le temps qu’on peut distinguer une difficulté d’un trouble d’apprentissage en lien avec le langage : trouble développemental du langage (TDL), dyslexie, dysorthographie et dyscalculie.

Pour toutes questions ou inquiétudes, nous vous invitons à consulter en orthophonie et, ou en audiologie.

Difficultés d'apprentissage

Impacts passagers et contextuels

En prenant conscience de leur existence et avec le soutien approprié, leurs impacts peuvent être résorbés.

Troubles d'apprentissage

Impacts durables et significatifs

En prenant conscience de leur existence et avec du soutien, une approche adaptée ou des mesures compensatoires, comme des outils et du temps, leurs impacts quotidiens peuvent être grandement amoindris.

Causes des difficultés d'apprentissage

  • Affectives
    • Anxiété de performance
    • Manque de motivation
    • Situation socio-économique
    • Situation familiale
  • Pédagogiques
    • Style d’enseignement ne correspondant pas au style d’apprentissage de l’enfant
    • Méthode de travail ou stratégies inefficaces
  • Cognitives
    • Difficultés d’attention
    • Difficultés langagières
  • Santé physique
    • Perte auditive
    • Fatigue
    • Maladie

Causes des troubles d'apprentissage en lien avec le langage

La cause des troubles d'apprentissage en lien avec le langage est généralement associée à une origine neurodéveloppementale, c'est-à-dire une condition présente dès la naissance entraînant des atteintes cognitives liées au développement de la structure du cerveau. Des facteurs génétiques peuvent prédisposer un individu à ces types de troubles. 

Ces troubles ne sont pas causés par : 

  • des déficits sensoriels non corrigés, notamment ceux liés à l’acuité visuelle ou auditive; 
  • une déficience intellectuelle;  
  • d’autres troubles neurologiques; 
  • des troubles psychiatriques; 
  • des facteurs psychosociaux ou environnementaux; 
  • un enseignement inadéquat;  
  • un manque de stimulation; 
  • un manque de motivation;  
  • de la paresse;
  • un traumatisme cérébral ou une atteinte cérébrale acquise. 

N'importe qui peut faire face à des difficultés d'apprentissage à un moment de sa vie alors qu'environ 1 personne sur 10 vit avec des troubles d'apprentissage au Canada.

Manifestations des troubles d'apprentissage en lien avec le langage

Un trouble d’apprentissage en lien avec le langage se manifeste par :

  • des difficultés significatives et persistantes dans la progression des apprentissages par rapport à ce qui est attendu pour l’âge de l’individu;  
  • des difficultés pouvant nuire à une ou plusieurs des compétences suivantes :
    • décoder les mots écrits;
    • comprendre ou rédiger des textes;
    • épeler des mots, respecter l’orthographe;
    • manipuler les nombres, les opérations;
    • raisonner pour résoudre des problèmes mathématiques;
  • une altération de la capacité du cerveau à retenir, traiter, récupérer ou communiquer de l’information.

À quel moment peut se manifester un trouble d’apprentissage en lien avec le langage ?

Il peut se manifester :

  • dès la petite enfance;  
  • au scolaire, se révélant uniquement au cours de la scolarité;  
  • plus tardivement dans le cheminement scolaire, quand l’élève n’arrive plus à compenser naturellement ses difficultés.

Conséquences possibles des troubles d’apprentissage

Sur la scolarité

Les performances scolaires générales peuvent être diminuées, affectant le cheminement scolaire et pouvant entraîner un taux de diplomation plus faible.

Sur la santé mentale

La présence de problèmes de comportement et d’estime de soi est plus présente chez les personnes ayant des troubles d’apprentissage.

Sur l'emploi et l'autonomie

Les personnes ayant des troubles d’apprentissage sont plus à risque d’avoir un statut socioéconomique faible et des difficultés d’insertion sociale.

Types de troubles d'apprentissage en lien avec le langage

Le langage inclut : comprendre, s'exprimer, lire et écrire.

Dès l'âge préscolaire

Dès la petite enfance, le trouble développemental du langage (TDL) se manifeste par des difficultés persistantes à apprendre et à maîtriser le langage à l’oral et, plus tard à l’écrit. Il peut être identifié vers l'âge de 4-5 ans ou plus tard dans le parcours de l’individu, avec l’augmentation des exigences scolaires.

Pendant l'âge scolaire

Les trois DYS spécifiquement en lien avec le langage écrit :



La dyslexie

Le trouble d'apprentissage spécifique de la lecture se manifeste par une difficulté persistante à rendre automatique et fluide le décodage des mots. La dyslexie affecte la précision et la vitesse de lecture. Le profil de lecture peut varier : lent, mais précis, rapide avec beaucoup d’erreurs, laborieux, saccadé.

Manifestations possibles

Par exemple :

  • confondre des mots semblables (ex. : « caserne » par « caverne »);
  • omettre, ajouter ou déplacer des sons dans un mot;
  • lire les mots avec une orthographe irrégulière en les découpant lettre par lettre (ex. : « oignon » est lu « wa-gn-on »; « monsieur » est lu « mon-si-eur »);
  • lire de façon monotone ou avec de nombreuses révisions;
  • apparition d’une fatigue cognitive pendant la lecture.

Symptômes secondaires possibles

Le manque de fluidité et de précision en lecture peut entrainer une difficulté à comprendre des textes et limiter la capacité à faire des inférences, c’est-à-dire déduire des informations à partir de celles disponibles.



La dysorthographie

Le trouble d’apprentissage spécifique de l’écriture se manifeste par une difficulté persistante à automatiser l’apprentissage des règles de correspondance son-lettre, l’orthographe d’usage, les règles grammaticales et la structure des phrases.

Manifestations possibles

Par exemple :

  • découpage erroné des mots (ex. : « l’égumes » pour « légumes », « i sélansés » pour « il s’est lancé »);
  • des règles bien apprises ne sont pourtant pas appliquées pendant la dictée;
  • confusion persistante des homophones (ex. : verre, vers, vert, ver);
  • un mot est écrit de manière différente dans un même texte (ex. : enfant, anfant, enfent,— anfan);
  • difficulté à mémoriser à long terme l’orthographe des mots, ce qui donne l’impression que l’élève a oublié ce qu’elle ou il a étudié.

Symptômes secondaires possibles

La surcharge cognitive liée aux tâches écrites peut entrainer des difficultés à transposer clairement les pensées de la personne en langage écrit. Le même impact peut être observé en présence d’un trouble du langage oral ou d’un trouble de l’attention.



La dyscalculie

Le trouble d’apprentissage spécifique des mathématiques se manifeste par une difficulté persistante à maitriser le sens des nombres, la mémorisation des faits arithmétiques, la précision ou la fluidité des calculs et la justesse du traitement de l’information numérique et du raisonnement mathématique. L’apprentissage des connaissances mathématiques de base est perturbé (ex. : les faits, les procédures et les concepts mathématiques).

Ses manifestations fluctuent en fonction de l’âge de l’enfant et selon les demandes du milieu. Chaque enfant peut présenter un profil unique par rapport aux autres. La dyscalculie se révèle souvent à l’âge scolaire, mais des difficultés peuvent être observées chez les enfants d’âge préscolaire.

Manifestations possibles

Les manifestations les plus souvent rencontrées touchent :

  • le transcodage (ex. : le nombre 1006 est lu cent-six, le nombre dix-neuf est lu 109, quatre-vingt-dix est lu 42010);
  • le dénombrement (ex. : omettre des items en comptant des objets ou se tromper dans la séquence des chiffres);
  • les opérations arithmétiques (ex. : besoin des doigts pour compter, appliquer la procédure d’addition avec retenue ou de soustraction avec emprunt);
  • la compréhension des notions en lien avec les nombres (ex. : comprendre les quantités [dizaines, centaines], les fractions [une demie, un quart]);
  • la mémorisation des faits mathématiques (ex. : les tables de multiplication, respect de l’ordre pour soustraire);
  • la compréhension du langage mathématique (ex. : comparer des nombres comme « plus grand » ou « équivalent » et des concepts abstraits comme « parallèle », « le quotient », « la somme »);
  • la résolution de problèmes et la géométrie (ex. : prévoir et réaliser toutes les étapes d’une situation problème, identifier quelle opération employer);
  • au quotidien, il est possible d’observer des difficultés à comprendre les scores des équipes sportives, une lenteur à écrire les nombres, une difficulté à apporter avec exactitude les quantités demandées.

Symptômes secondaires possibles

La dyscalculie peut :

  • faire vivre des émotions fortes en lien avec les tâches mathématiques (ex. : frustrations, découragement);
  • susciter des comportements d’évitement à participer à des jeux impliquant des nombres;
  • inciter à laisser d’autres personnes faire leurs achats.

5 à 10 % des enfants d’âge scolaire manifestent chaque année des difficultés persistantes à apprendre les concepts mathématiques.

En moyenne, une classe comprend un ou deux élèves présentant une dyscalculie.

Le saviez-vous ?

Chaque personne qui vit avec un trouble d’apprentissage révèle un profil d’apprenant unique. 

Le trouble d’apprentissage lié au langage peut se présenter seul ou se combiner comme pour la dyslexie-dysorthographie ou le TDL-dyscalculie. 

Des problématiques concomitantes sont courantes telles que le trouble du déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) ou le trouble développemental de la coordination (TDC). 

L'individu vivant avec un trouble d'apprentissage doit prendre pleinement conscience de ses forces, de ses défis et des moyens à sa disposition pour progresser de façon optimale. Il est également nécessaire d'agir sur l'environnement, y compris les attitudes, les pratiques, l'organisation et effectuer des changements qui réduisent les obstacles à l'apprentissage. 

Enfin, retenons que les avancées de la recherche scientifique permettent une évolution continue des connaissances en rééducation, ainsi que le développement d'outils de soutien, allant des plus simples aux plus avancés, tels que des applications et des logiciels d'aide à la lecture, à l'écriture et au calcul.

CONSULTATION EN ORTHOPHONIE ET EN AUDIOLOGIE

Rôle de l’orthophoniste

  • Évaluer les habiletés langagières, à l’oral et à l’écrit, et les habiletés logicomathématiques, pour déterminer la nature et l’impact des difficultés.
  • Diagnostiquer un trouble d'apprentissage en lien avec le langage en collaborant avec d'autres professionnelles et professionnels de la santé et de l'éducation.
  • Établir un plan d’intervention adapté aux besoins de l’élève.
  • Identifier avec l’élève des interventions, des adaptations et des mesures de compensation pour en diminuer les impacts.
  • Collaborer avec les parents et l’équipe-école.
  • Intervenir en classe ou en séances individuelles.

Pour consulter en orthophonie

Rôle de l'audiologiste

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Ressources

Pour en savoir plus, consultez ces ressources :

Questions ou inquiétudes ?

N’hésitez pas à en discuter avec une ou un orthophoniste, une professionnelle ou un professionnel de la santé ou de l’éducation ou à contacter l’Ordre des orthophonistes et audiologistes du Québec.