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Montréal, le 7 septembre 2022 — À l’instar du programme québécois de dépistage de la surdité chez les nouveau-nés (PQDSN) qui connaît des retards majeurs, le programme Agir tôt risque de connaître le même sort pour le volet audition, constate l’Ordre des orthophonistes et audiologistes du Québec (OOAQ) à la lumière d’une analyse comparative des temps d’attente en audiologie au Québec.
Réalisée à partir des données colligées par l’Association québécoise des orthophonistes et audiologistes (AQOA) dans le cadre d’un recensement des délais d’attente pour les services en audiologie dans les centres hospitaliers du Québec en 2018 et en 2021, une analyse comparative de l’OOAQ démontre que, tous centres hospitaliers confondus, le délai d’attente moyen pour l’obtention d’un premier rendez-vous était de près d’un an pour la clientèle pédiatrique. Les délais les plus longs pouvaient même atteindre 24 mois dans certains centres hospitaliers.
« Pour les parents de jeunes enfants chez qui l’on soupçonne une surdité ou un trouble développemental pouvant être causé par une surdité, le fait de devoir attendre pratiquement un an pour obtenir un premier rendez-vous pour une évaluation en audiologie est inadmissible et extrêmement angoissant. C’est sans compter tous les problèmes de développements qui ne font que s’aggraver. Imaginez s’il faut attendre 24 mois lorsqu’un problème est détecté à l’âge de 18 mois, au moment où Agir tôt entre en scène. Or, pour ces enfants, chaque mois qui passe est un mois de trop », a d’abord indiqué Paul-André Gallant, président de l’OOAQ.
Actuellement, les CISSS et les CIUSSS ne peuvent pas embaucher d’audiologistes dans le cadre du programme Agir tôt. Une directive qui émane du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS). « Faute de ressources adéquates pour prendre en charge les demandes d’évaluation en provenance du programme Agir tôt, les centres hospitaliers qui desservent les clientèles de 0 à 99 ans n’ont actuellement d’autre choix que de privilégier la clientèle pédiatrique au détriment de la clientèle adulte, pour qui les délais d’attente maximaux sont passés de 36 à 42 mois entre 2018 et 2021. On est en train de sacrifier la clientèle adulte, notamment les personnes âgées, qui subissent les contrecoups du manque de ressources en audiologie et risquent de s’isoler davantage », a poursuivi Paul-André Gallant.
« Nous avons fait des représentations auprès du MSSS pour faire valoir qu’il était nécessaire d’autoriser les CISSS et CIUSSS à utiliser les fonds du programme Agir tôt destinés à l’embauche de professionnelles et professionnels pour augmenter les ressources en audiologie. Nous avons insisté sur le fait qu’il s’agissait d’une condition sine qua non pour en assurer le succès. Sans ce coup de barre rapide, ce sont toutes les clientèles qui souffriront des délais, autant les enfants, les adultes que les personnes âgées. L’Ordre demande aux principales formations politiques de prendre l’engagement formel d’ajouter les ressources pour s’assurer que les prises en charges en surdité se fassent réellement tôt pour l’ensemble des clientèles. Il s’agit d’un enjeu qui touche toutes les facettes de la vie de millions de personnes au Québec », a conclu le président de l’OOAQ.
L’OOAQ contribue à l’amélioration de la qualité de vie de la population québécoise en s’impliquant dans différents dossiers publics en lien avec la santé et l’éducation. Comptant plus de 480 audiologistes et 3000 orthophonistes, l’Ordre a pour mission d’assurer la protection du public au regard du domaine d’exercice de ses membres soit l’audition, le système vestibulaire, le langage, la voix, la parole, la communication et leurs troubles. Il est notamment chargé de contrôler l’accès aux professions d’orthophoniste et d’audiologiste, de soutenir le maintien et le développement de la compétence de ses membres et de surveiller leur exercice professionnel.