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Montréal, le 15 février 2023 – L’Ordre des orthophonistes et audiologistes du Québec (OOAQ) demande à Ottawa de légiférer rapidement afin que les appareils auditifs, actuellement disponibles en vente libre aux États-Unis, soient homologués et disponibles également au Canada.
Une nouvelle législation aux États-Unis, adoptée le 17 août 2022, a imposé à la Food and Drug Administration (FDA) de créer une nouvelle catégorie d’appareils auditifs (Over-the-Counter Hearing aids) qui sont désormais accessibles en vente libre et destinés aux adultes qui ont une perte auditive perçue comme légère à modérée.
Malgré le fait que les appareils auditifs constituent l’un des principaux moyens pour compenser la perte auditive et éviter les graves problématiques qui en découlent, ils ne sont utilisés que par 20 % des adultes qui en sont atteints. La sous-utilisation s’explique par un certain nombre de facteurs, mais l’un des principaux obstacles est le coût élevé des appareils auditifs.
« Lorsqu’une personne soupçonne avoir une perte auditive, un délai moyen de sept ans ou plus s’écoule avant qu’elle ne demande de l’aide. »
Les conséquences de la déficience auditive non traitée peuvent être très lourdes et nombreuses à tous âges : augmentation du risque de démence, fatigue cognitive, isolement social, diminution de la qualité de vie et des activités, détresse psychologique, anxiété, atteinte de la stabilité posturale pouvant augmenter le risque de chute, perte d’emploi, etc. En se basant sur une méta-analyse réalisée dans le but de connaître les coûts de la surdité non traitée en Europe, les expertes et experts estiment que ce coût au Canada est de 20 milliards de dollars par année, soit 11 800 $ par personne vivant avec une surdité non traitée. Les composantes considérées sont notamment la qualité de vie, la perte de productivité (taux d’emploi) et les frais des soins de santé (surdité et autres problèmes découlant).
« Lorsqu’une personne soupçonne avoir une perte auditive, un délai moyen de sept ans ou plus s’écoule avant qu’elle ne demande de l’aide. Les appareils auditifs en vente libre qui sont, en moyenne, moins dispendieux et plus accessibles pourraient potentiellement raccourcir ce délai et faire diminuer les conséquences néfastes et à long terme d’une surdité non traitée. Cette nouvelle gamme de produits permettrait également aux personnes percevant une perte auditive de comparer les prix, d’explorer leurs options et de prendre rapidement en charge la gestion de leur santé auditive », a d’abord souligné le président de l'Ordre, Paul-André Gallant.
« Cette législation aux États-Unis représente une occasion de revoir et d’améliorer le modèle de prestation de services en matière d’amplification auditive au Canada et au Québec. L’OOAQ est d’avis que ces appareils auditifs en vente libre favoriseront l’accessibilité pour un plus grand nombre de personnes. L’absence d’une législation similaire au Canada peut permettre à des technologies non sécuritaires et peu performantes d’entrer sur le marché, avec des risques importants pour les Canadiennes et les Canadiens. Le gouvernement fédéral doit agir rapidement face à cet enjeu de santé publique et pour que ces appareils soient accessibles, et ce, dans l’intérêt de la population », a conclu Paul-André Gallant.
L’OOAQ a produit un énoncé de position sur la question. Vous pouvez le consulter en cliquant sur ce lien.
Ces dispositifs médicaux, qui sont soumis à une réglementation conçue pour en assurer la qualité et une utilisation sécuritaire, peuvent être achetés directement en magasin ou auprès de détaillants en ligne, sans avoir préalablement besoin d’une évaluation ou d’une prescription de la part d’une professionnelle ou un professionnel de la santé auditive aux États-Unis. Plusieurs paramètres sont réglementés, dont le volume maximal à la sortie. L’affichage du produit doit également faire mention des situations pour lesquelles la consommatrice ou le consommateur devrait consulter une professionnelle ou un professionnel de la santé avant l’achat.
L’OOAQ contribue à l’amélioration de la qualité de vie de la population québécoise en s’impliquant dans différents dossiers publics en lien avec la santé et l’éducation. Comptant plus de 480 audiologistes et 3000 orthophonistes, l’Ordre a pour mission d’assurer la protection du public au regard du domaine d’exercice de ses membres soit l’audition, le système vestibulaire, le langage, la voix, la parole, la communication et leurs troubles. Il est notamment chargé de contrôler l’accès aux professions d’orthophoniste et d’audiologiste, de soutenir le maintien et le développement de la compétence de ses membres et de surveiller leur exercice professionnel.