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Ces dernières années, la recherche qualitative a gagné en importance dans les sciences de l’orthophonie, jusqu’à présent dominées par les méthodologies quantitatives (Hersh et al. 2022). La recherche qualitative favorise le développement de connaissances complémentaires et utiles pour les orthophonistes afin de mieux desservir les individus et les communautés dans un contexte socioculturel complexe (Greenhalgh et al. 2016). Entre autres, la sociologie paraît prometteuse pour aider à mettre en lumière la complexité quotidienne du travail d’orthophoniste, ayant apporté des repères et permis une meilleure compréhension d’autres professions (Dubéchot 2006).
Le présent travail de lectures dirigées se veut une opportunité de réfléchir à la profession d’orthophoniste à partir d’écrits provenant du domaine de la sociologie. Plus précisément, mes réflexions ont été guidées par la question suivante : « En quoi la sociologie aide-t-elle à comprendre les tensions entre le rôle d’expert·e des orthophonistes et les autres rôles qu’iels se reconnaissent ? »
En effet, pour structurer mes réflexions à la lecture de textes provenant du domaine de la sociologie, j’ai utilisé le « Profil de compétences nationales pour l’orthophonie » (ACOROA 2018). Ce dernier décrit les différents rôles des orthophonistes travaillant au Canada, ainsi que les compétences qui leur sont rattachées.
Cinq zones de tensions entre le rôle d’expert·e des orthophonistes et leurs autres rôles ont été identifiées. (1) Le rôle d’expert·e peut nuire aux soins en partenariat et au consentement éclairé lorsque les perspectives des orthophonistes sont perçues comme objectives et «plus vraies» que celles de leurs client·es ou, encore, lorsque l’expertise devient un objet à défendre dans des contextes qui lui sont défavorables. (2) Malgré les objets de leur expertise, les orthophonistes n’ont pas forcément des habiletés de communication hors pair et peuvent négliger des aspects importants de la communication, comme ceux affectifs et temporels, qui sont moins tangibles que les mots. (3) En contexte de travail avec autrui, des incohérences et des divergences émergent inévitablement entre les perspectives de chacun·e en lien avec son expertise propre et elles peuvent nuire à la collaboration si elles ne sont pas prises en compte dans un esprit de tolérance. (4) L’érudition s’avère indissociable de l’expertise, surtout dans une profession fondamentalement pluridisciplinaire aux savoirs instables. (5) Enfin, les orthophonistes jouent un rôle de médiation (défense et gestion) entre leurs clientèles, le système de la santé et de l’éducation et, même s’iels ne la nomment pas, la société. Leur participation comme expert·es à la production de catégories de personnes « déviantes » doit être consciente pour remplir responsablement ce rôle à l’échelle de la société.
Ce travail, sans prétention d’exhaustivité, se veut une ouverture vers des perspectives originales ainsi que de potentiels objets d’étude futurs dans les domaines de l’orthophonie et de la sociologie.
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Format | Précision technique | Date de retrait |
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Travail universitaire | 37 pages (incluant une annexe avec des schémas récapitulatifs) | S.O. |