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Vous trouverez ci-dessous une copie de la lettre du président de l'OOAQ envoyée ce matin au premier ministre du Québec et à 5 ministres dans le contexte des négociations actuelles du secteur public.
Montréal, le 17 juin 2021
Monsieur François Legault, premier ministre du Québec
Madame Sonia Lebel, présidente du Conseil du trésor
Monsieur Christian Dubé, ministre de la Santé et des Services sociaux
Monsieur Lionel Carmant, ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux
Monsieur Jean-François Roberge, ministre de l’Éducation
Madame Marguerite Blais, ministre responsable des Aînés et des Proches aidants
Objet : Signaux d’alarme du président de l’Ordre des orthophonistes et audiologistes du Québec
Monsieur le Premier Ministre,
Mesdames et Messieurs les Ministres,
À la lumière des négociations dans le secteur public et des ententes qui ont eu lieu récemment, je souhaite ce matin, en tant que président de l’Ordre des orthophonistes et audiologistes du Québec, et ce, de manière exceptionnelle, sortir de mon devoir de réserve et vous manifester ouvertement mon inquiétude quant aux services publics en orthophonie et en audiologie déjà hypothéqués et davantage menacés à l’heure actuelle.
Les orthophonistes et audiologistes, titulaires d’une maîtrise depuis 60 ans et à très grande majorité composée de femmes, sont les spécialistes de la communication, un besoin fondamental pour se réaliser socialement, personnellement et professionnellement. Sans elles des millions de Québécois et Québécoises de 0 à 100 ans n’obtiendront pas l’aide dont ils ont besoin pour surmonter leurs troubles d’audition, de communication et d’apprentissage pour se réaliser pleinement et participer activement au développement de la nation québécoise. Voilà un problème de protection du public majeur. Leur travail est essentiel, voire même vital pour notre société.
Malheureusement, nous notons de plus en plus parmi nos membres que le sentiment de ne pas être reconnues, de passer toujours en dernier, d’être laissées pour compte à bien des égards et que leur travail ne soit pas valorisé à sa juste valeur les affectent grandement. Force est de constater que leur absence dans les ententes actuelles sur l’équité salariale, une bataille qu’elles livrent depuis plus de 10 ans, leur donne raison. Les signaux d’alarme sont clairs, plusieurs songent à quitter la profession. Nous avons besoin de beaucoup plus d’orthophonistes et d’audiologistes au Québec, tout le monde le reconnait et les listes d’attente faramineuses en témoignent. Or, encore faut-il que ces professions soient attrayantes et reconnues au sein de la fonction publique. Ajoutons à cela, les conditions de travail extrêmement difficiles tant dans le réseau scolaire que dans le réseau de la santé.
Je ne vous écrirais pas ce matin si je n’étais pas inquiet au plus haut point pour les services publics en orthophonie et en audiologie. Ceux-ci sont menacés, et de fait, la population ne reçoit pas les services essentiels auxquels elle a non seulement droit, mais absolument besoin.
En espérant que ce cri du cœur puisse entendre écho de la part de votre gouvernement, veuillez agréer mes sentiments distingués.
Le président de l'OOAQ,
Paul-André Gallant, MBA, M.P.O., orthophoniste