À l’instar de plusieurs organisations du milieu de la santé, l’OOAQ s’est joint à titre de partenaire à la Déclaration de Montréal sur les soins de santé pertinents. Cette Déclaration est une initiative du Collège québécois des médecins de famille (CQMF). Elle poursuit un double objectif, soit une amélioration de la qualité des soins et de l’accessibilité aux soins. Elle pose aussi les principes sur lesquels fonder les décisions et les actions à entreprendre pour ce faire.

En tant qu’audiologistes et orthophonistes, membres d’un ordre professionnel et œuvrant auprès de diverses clientèles, la pertinence clinique doit faire partie de nos préoccupations au regard des actions et des choix que nous faisons comme cliniciennes et cliniciens. Chaque jour, nous nous engageons dans un processus de réflexion et de prise de décision basées sur de multiples sources de données qui convergent vers une ou, parfois, plusieurs voies d'action. Ceci nous amène à considérer des normes de pratiques reconnues, de données probantes, des données issues de l’expertise clinique et provenant de la cliente ou du client, de ses préférences, de ses choix, de l’environnement ou d’autres facteurs intrinsèques ou extrinsèques. Nous devons faire des choix éclairés.

Ayant choisi une profession dont la relation avec l’autre est centrale, nous avons le souci du bien-être de nos clientes et clients. Poser un acte professionnel, quel qu’il soit, crée un effet sur la personne et engendre une série de conséquences généralement positives, mais il peut arriver que ce ne soit pas le cas. Il peut alors être tentant d’aller au-delà du mandat qui nous est donné par notre organisation ou même par la personne et son entourage. Comme les problématiques de communication sont habituellement multifactorielles, le défi est de se centrer sur la pertinence d’une action au moment jugé le plus opportun pour la personne. 

« Nous devons nous questionner sur la réelle valeur ajoutée de chaque geste posé. »

Devant les besoins grandissants dans nos domaines et au-delà de chaque personne, nous avons également une responsabilité sociétale envers la population québécoise. Il y a lieu, ensemble, avec nos collègues des autres professions, d’amorcer une réflexion commune à l’égard de la priorisation des soins et services et de l’utilisation judicieuse des ressources et des compétences.

L’OOAQ croit sincèrement qu’il faut repenser les façons de faire en réfléchissant notamment aux modalités d’évaluation pour permettre de mettre en place plus rapidement des interventions personnalisées en phase avec les besoins de la personne. Les initiatives, petites et grandes, qui tendent vers une plus grande efficience et qui ont des impacts directs sur la population doivent être saluées, encouragées. C’est d’ailleurs ce qui a motivé notre volonté de mettre en place un atelier de tenue de dossiers, qui connait d’ailleurs un immense succès. Il s’agit d’un exemple concret qui touche la règlementation et qui, ultimement, permet d’alléger vos horaires au profit des services que vous rendez.

« Notre rôle va bien au-delà de l’intervention individuelle. Nous avons une responsabilité collective : contribuer à une utilisation judicieuse des ressources et des compétences. »

Cette réflexion doit se perpétrer au quotidien, au cœur de nos services cliniques, et exige que l’on sorte de nos zones de confort et des recettes toutes faites pour considérer ce qui est essentiel, pertinent et utile pour l’ensemble de la population québécoise, qu’elle nous consulte au sein des réseaux de la Santé, des Services sociaux, de l’Éducation ou en pratique privée.

Votre président,

Paul-André Gallant, MBA, ASC, M.P.O., orthophoniste